vendredi 10 décembre 2010

Kayna Samet - Yema

Le morceau parle de lui même... Et l'album sort en avril 2011...ca va être long !

jeudi 2 décembre 2010

Merci Yellow Kid

J'ai lu un joli papier ce matin sur le blog de YellowKid, qui gagne a être dans vos favoris ! Je ne peux que vous conseiller de ne JAMAIS rater ses editos du vendredi qui sont le plus souvent de vraies merveilles (parfois moins bon mais on lui pardonne c'est dur d'écrire le vendredi :) )

Voici le papier en question :

"Il faudra m’expliquer pourquoi les transports en commun galèrent autant lorsqu’il neige. Comme si la neige était un concept découvert hier soir, et que personne n’avait prévu que les gens voudraient quand même se déplacer et aller au travail un 1er décembre, sans être freiné par cette vague blanche et sournoise. Par la force des choses, pour ne pas trop arriver en retard et ne pas donner une occasion de plus à mon patron de me prendre la tête, et parce que j’en avais marre de marcher, ce matin j’ai pris le bus. Même si je déteste ça par dessus tout. Rien que d’y penser, j’ai des montées de haine. Il y a toujours trop de monde, des petits vieux partout qui te poussent pour se jeter sur un siège en faisant semblant de ne pas t’avoir vu, des chauffeurs qui démarrent sans te laisser le temps de monter, et des jeunes branleurs qui se sentent obligés d’hurler et de foutre le bordel. Et aujourd’hui encore, ça a pas loupé.

Le bus était tellement rempli que j’ai cru un instant qu’il y avait une distribution surprise de cadeaux de Noël. Une foule compacte s’entassait au fond, debout contre les vitres glacées et recouvertes de buée. Le destin a dû avoir pitié de moi parce qu’une place s’est libérée au moment où je posais un pied dans le couloir et comme j’avais encore un mal de dos invraisemblable à cause de la journée d’hier, j’ai posé mes fesses sur ce minuscule coin de paradis interdit, malgré le regard de travers de ce connard de chauffeur. D’ailleurs un jour il faudra qu’on se parle entre 4 yeux lui et moi, je crois que ma gueule lui revient pas et il se sent obligé de me provoquer chaque fois qu’on se croise, il faudra que je vous raconte ça un jour. Pour éviter de voir ses attitudes détestables et pour gratter un peu de sommeil avant d’attaquer cette journée qui s’annonçait au moins aussi nase que celle de la veille, j’ai fermé les yeux et j’ai laissé ma tête se balancer au rythme des ouvertures de portes et des freinages secs.

Je somnolais depuis quelques minutes quand j’ai senti que quelqu’un essayait de me parler. Ou plutôt, de me mettre une pression. Les yeux encore collés par la fatigue, j’ai à peine pu discerner une silhouette pâle qui s’agitait devant mon nez et qui en gros, me demandait de dégager de là si je ne voulais pas avoir d’embrouilles. Une seconde. Est ce que tu es sérieux là? Tu me parles vraiment à moi? Pendant que je me repose? Je n’ai pas pour habitude de m’emporter facilement mais cette fois ci, j’ai dû répondre un truc assez sec à ce merdeux, du style « ferme ta gueule avant que je m’énerve ». Ou du moins je l’ai pensé très fort, mais peut être que ma bouche était toujours assoupie et que j’ai marmonné un truc inaudible. En tout cas ça devait être suffisamment insultant parce que le chauffeur s’en est mêlé. C’est marrant, ils font toujours les mecs chauds quand ils pensent avoir le dessus, jamais quand ils sont face à une équipe. Bref. La dispute s’est envenimée, et tout les autres voyageurs ont arrêté de respirer en pensant que la situation allait dégénérer, profitant de ce spectacle vivant gratuit dont ils ont dû parler toute la journée au bureau et même le soir en rentrant chez eux. Comme s’il y avait quelque chose d’extraordinaire dans cette altercation matinale.

En tout cas j’ai sûrement raté un épisode parce que le temps de me rendre compte que j’étais en retard pour le boulot et que cette plaisanterie avait assez duré, un flic se tenait debout à côté du chauffeur, dont le visage rouge vif explicitait clairement tout le bien qu’il était en train de dire de moi. Et c’est à partir de là que tout a basculé. J’ai senti des menottes agripper mes poignets pendant que l’arrière du bus grondait, tentant de se révolter et de manifester son incompréhension face à ce scandale absolu. Du peu que j’ai pu entendre au milieu des cris de protestation, j’allais finir en prison avec une sérieuse amende en bonus, pour « Trouble de l’ordre public ». Comme si j’avais besoin de ça en ce moment. Je n’ai même pas cherché à me débattre pour ne pas lui donner de raison supplémentaire de se défouler sur moi et je l’ai suivi au poste, la tête haute, pour ne pas lui donner de raison supplémentaire de m’humilier. En espérant que toute cette histoire se règle discrètement, que je puisse rapidement passer à autre chose. Quand j’y pense, cette fin d’année a vraiment été pourrie pour moi, vivement qu’on soit en janvier pour pouvoir repartir à zéro. 1956 sera une bien meilleure année, j’en suis convaincue."